J'avoue, les bébés qui parlent c'était presque creepy

Mais j'ai bien aimé quand même l'épisode (alors que Sleep No More est un des rares épisodes qui m'ennuient et que je n'arrive pas à revoir) parce qu'il suit une logique assez solide, ça me fait un peu penser à la station des infos inventées dans la saison 1 de 2005, sauf que là c'est un logiciel éducatif qui déraille. L'épisode était néanmoins très léger (je suis presque déçu que le croque-morve n'ait pas mangé le bébé

) et le dénouement plutôt cucul-la-praline. J'ai quand même beaucoup ri à certains moments (surtout quand on découvre la bande des bébés

et il y a aussi le filtre de Nanny). Je n'ai pas non plus aimé le texte forcé qui consiste à tout résumer à Ruby (ou plutôt au nouveau téléspectateur) tout le lore du Docteur en 30 secondes chrono. Le coup du papillon au début c'était incohérent aussi, il aurait mieux fallu que le Docteur remonte de 30 secondes dans le temps pour aller activer le compensateur à papillons (sur le modèle des mini-épisodes Space & Time), plutôt que lui souffler dessus comme si ça pouvait le ressusciter. Bien qu'on puisse penser qu'en tant que Time Lord, il peut "réparer" les papillons cassés indépendamment des lignes temporelles écrites, mais ça n'a jamais vraiment existé tel quel dans le lore (et dans l'absolu, tant qu'on ne modifie pas les points fixes, y a jamais eu grand risque, à moins d'être à proximité d'une faille).
Quant au second épisode, je ne suis pas spécialement mélomane alors je l'ai trouvé un peu longuet. Et oui Maestro est clairement une redite du ToyMaker, et je trouve ça un peu trop magique (je dis ça alors que je revisionne Once Upon A Time) et j'aurais préféré un background beaucoup + axé sur la vibration des atomes et l'effet des fréquences (en général, le Docteur a une explication logique sur tout, même si c'est pas très logique pour nous, mais là c'est le délire de "il y a des forces qui nous surpassent" et il semble que ça va être réutilisé encore plusieurs fois). J'ai quand même aimé l'image de la destruction de Londres mais c'est beaucoup trop succinct pour que ça compte vraiment (et ça a fait de la promo facile). Il y a quand même un bel effort de cohérence pour la découverte de l'accord qui bannit mais j'aurais aimé savoir pourquoi le Docteur ne l'a pas trouvé lui-même (peut-être parce qu'il est guéri de ses traumas ?). Le "gamin" du début est revenu à la fin (le fameux "twist final ?") donc j'imagine qu'il aura un rôle (il va se plaindre à Maman, Tonton et Mamie magiques). La comédie musicale de la fin ? J'ai envie de dire "pourquoi pas" mais aussi "hors sujet"

(c'était peut-être pour compenser le fait qu'ils n'avaient pas les droits pour les Beatles)
Bref je suis un peu perplexe. D'un côté je suis content que les créatifs se réinventent, il y a des idées très originales. De l'autre, j'ai peur que Doctor Who se perde en prenant beaucoup trop de libertés (et que le dénouement autour de Ruby se résume lui-même à quelque chose d'abracadabrant). Je crains que RTD veuille faire un show très spectaculaire au détriment de la science-fiction (et quelque part il avait prévenu que ce serait très différent). Et Chibnall avait déjà fait l'erreur en saison 11 de bouder le lore de Doctor Who avant de rapidement faire demi-tour en saison 12, je suis très sceptique sur le fait de ne pas voir les Daleks et compagnie (à la place on a des dieux, saison 13 inclus quand on y pense). Mais samedi c'est l'épisode de Moffat alors j'ai hâte
PS: j'ai commencé pendant quelques minutes en VF mais c'était cata, je suis vite passé en VOSTFR. En fait j'avais l'impression qu'en VF, les deux personnages devenaient prétentieux et imbuvables, alors qu'ils sont plutôt du genre malicieux et festifs (rien que le "I'm the Doctor" semble bizarrement détourné). Sans compter qu'on passe forcément à côté de certains jeux de mots quand on fait ça. Mais ça m'avait pas fait ça avec le doublage de Tennant et Tate (j'ai vu les 2 versions et j'ai l'habitude de la VF), je sais pas si c'est moi ou si c'est parce que le doublage a été fait en speed pour Disney+.
Maintenant pour la suite j'aimerais plus de gravité, de logique et d'imperfections chez les personnages. On frôle d'un poil la caricature pour l'instant, je trouve, dans le sens où tout est lisse, beau et enjoué. Le Docteur semble détaché de tout depuis la bi-génération, et Ruby ressemble à une Rose 2.0 trop positive et qui passe les étapes du parfait compagnon en speed, mention spéciale quand elle prend la clé (quant aux dieux c'est du pur manichéisme, même le Maître était plus complexe que ça). Au final pour l'instant mon moment préféré de la nouvelle saison c'est le générique d'ouverture que j'adore

(je détestais celui de Chibnall). Ce n'est pas rare que les débuts cafouillent un peu (l'épisode "Rose" avait eu le droit à des mannequins en plastique chelou, suivi d'un épisode futuriste que j'adore, puis d'un épisode dans le passé avec Dickens qui est un autre des rares qui m'ennuient, donc c'est un peu tôt pour comparer RTD1 et RTD2 car il semble avoir un peu pompé sur lui-même pour l'instant pour les débuts, c'est un cheminement classique). Si on inclut les spéciaux des 60 ans, Wild Blue Yonder et The Giggle restent de loin les meilleurs pour moi dans cette nouvelle ère. Le 15° docteur a besoin de textes qui le poussent dans ses retranchements, et pas juste deux petites crises d'angoisse peu convaincantes comme ça a été le cas pour l'instant, et j'espère que BOOM apportera ça.
Seuls les épisodes 3 et 6 ne sont pas écrits par RTD, le 3° étant par Moffat, et le 6° par deux autrices (Kate Herron et Briony Redman). Donc on aura de quoi bien se forger un avis sur le retour du génie présumé ou non de RTD ^^ (et vu qu'il a écrit les spéciaux, ça commence pas si mal). Ceci dit, RTD a avoué qu'il avait aimé l'ère Chibnall et du coup j'ai peur que ça l'influence un peu trop personnellement (on a déjà les dieux et plusieurs mentions de l'enfant intemporel alors que ça ne fait avancer aucune intrigue de fond, l'essentiel de la saison étant la naissance de Ruby). Au final je sens que je vais surtout avoir hâte de revoir - un jour - les Daleks, les Cybermen, les Anges Pleureurs et le Maître (si ça se trouve, le Maître c'est l'enfant et c'est Maestro qui a ramassé la dent à la fin de The Giggle

peut-être que Maestro l'a élevé dans une nouvelle incarnation de sa conscience et que ça peut expliquer la proximité des noms).