J'avoue que pour le
XII, j'ai laissé de côté plusieurs trucs qui me paraissaient chiants. Mais j'ai aimé le ton mature, la beauté du design de l'ensemble, et les héros rencontrés (sauf Vaan et Penelo... eurk, ils sont pas horribles mais tellement implantés à la va-vite...). Et le système de combat m'a moins rebutée que je le craignais.
Contente d'avoir été utile pour
Alice Asylum ! Franchement, j'étais en joie aussi quand j'ai découvert le projet. C'est le deuxième projet qu'il tente, le premier était une suite à Madness Returns, qui n'a pas vu le jour...
Bon, pendant que j'y suis, il faut que je parle de trois de mes coups de coeur de ces 2-3 dernières années, tous les 3 sur PS4 :
* Immortal Fenyx Rising :
Franchement, ça ne payait pas de mine avec son titre changeant, et son design si évidemment piqué à
Zelda Breath Of The Wild. Et il m'aura foutu une sacré calotte sans prévenir. Sérieusement, j'ai pris mon pied tout au long de ma partie, sur tous les aspects. La musique est sympa, le style graphique est finalement assez détaillé avec une grande variété d'environnements. Le jeu est à la fois très accessible pour les combats mais peut se montrer incroyablement vicelard et techniques pour les énigmes et puzzles à réussir (certains challenges sont même un chouille trop vicelard). Je craignais la présence des deux narrateurs mais finalement, ils passent très bien, avec en plus un humour qui m'a souvent fait rire même s'il n'est pas toujours du meilleur goût. C'est à la fois très respectueux de la mythologie grecque et très bien pensé dans la parodie. Je pense qu'il peut plaire à tout le monde : les enfants, comme les adultes qui y trouveront technicité à l'occasion, second degré parfois bien salé, et simplement, un gameplay fun, immédiat, sans prétention. C'est un jeu fait pour donner du plaisir, sans vouloir rien révolutionner, qui n'est pas là pour vous faire réfléchir sur de grandes vérités philosophique. Il est là pour amuser et détendre le joueur, et il le fait très très bien tout au long de la 30è d'heures qu'il faut pour le finir à 100 % (bon... moi il m'aura fallu 60 heures, avec quelques aides pour les puzzles optionnels les plus hardos).
J'ai acheté les DLC grâce à une promo sur le Season Pass mais je n'ai pas eu le temps de m'y essayer, ils ont le bon goût de proposer totalement 2 univers différents (la Chine et d'autres royaumes grecs) et pour le dernier, uniquement des puzzles (mais qui sont parait-il, assez complexes). Vraiment, si vous avez l'occasion, essayez ce petit bijou trop sous-coté, il vaut le jus ! A noter qu'une démo gratuite est disponible sur tous les supports.
EDIT : Depuis j'ai fait les DLC principaux (pas fait celui des épreuves supp). Celui en Chine n'apporte pas de nouveauté et fait redite du jeu de base, mais est dans l'ensemble plaisante, même si court et beaucoup plus lisse que l'original dans le ton et le second degré parodiant la mythologie asiatique. On sent que Ubi n'a pas voulu froisser les sensibilités, et c'est dommage.
Le premier DLC lui,
The Lost Gods, est vraiment raté, désagréable et j'ai dû me forcer à le finir. C'est un jeu de farming décérébré (il faut tuer des centaines d'ennemis pour pogresser, encore et encore et toute mort entre deux saves éloignées vous fait tout perdre), au ton et à l'histoire beaucoup infantilisés et niais (comme si le ton du jeu de base avait été mal compris), et surtout, surtout, une caméra isométrique absolument atroce. On ne voit RIEN ! Les ennemis vous attaquent souvent depuis des angles morts (et de loin), les phases de plateformes sont une corvée, et les énigmes sont rendues extrêmement difficiles puisqu'on ne voit pas bien leur layout, leur fonctionnement (qui est parfois à longue échelle) ou ce que déclenche les leviers puisqu'on ne peut pas voir en hauteur ou devant soit. Je ne comprends toujours pas comme ce DLC a pu être foiré ainsi sur TOUS les points.
* Ghost Of Tsushima:
Si on m'avait dit que Suker Punch (
inFamous) pourrait faire un jeu dont l'histoire m'a tourneboulée complètement !
Ghost Of Tsushima est absolument splendide (malgré un côté un peu trop contrasté des couleurs et des textures un peu en plastique comme rendu) avec une direction artistique impeccable (malgré des changements de lumière parfois brutaux entre les zones), avec une excellente VF et OST, très respectueux du pays, des codes du cinéma asiatique et de l'époque historique réelle qu'ils ont dépeint dans cette histoire violente, déchirante, d'un samuraï faisant face à des envahisseurs pour qui "l'honneur" ne veut rien dire et qui devra tout renier pour sauver les siens. Jin est un personnage très fort et complexe, l'histoire se déroule de façon très fluide et prenante, sans aucun manichéisme, et le final est sans doute le choix en jeu vidéo le plus difficile que j'ai jamais eu à faire (alors que pourtant, il n'y a ni récompense, ni sanction... Non, c'est uniquement au joueur de décider quoi faire), un drame aussi torturant et déchirant pour le joueur que pour le héros.
Le jeu a des défauts un peu couillon (répétitivité notamment, typique du studio), avec parfois un remplissage inutile d'objectifs secondaires, mais j'en retiens surtout la carte se dévoilant progressivement intelligemment, l'infiltration et les combats au top (et qui ne pardonnent pas, tout se règle en 1 ou 2 coups sauf contre les boss), et le bien fou que fait son écran totalement dépourvu de HUD et d'icônes et où on s'oriente grâce au vent qui souffle.
Une grande aventure épique et très dépaysante, vivement recommandée
* Red Dead Redemption 2:
Je vais évacuer tout de suite les défauts, car il en a quand même un paquet :
- le rythme du temps accéléré de façon débile, qui vous offrira des nuits éclair de 15 minutes, des couchers de soleil de 1 minute, des tempêtes de 30 secondes etc... Sans doute bidouillé ainsi pour le online où les joueurs payent une redevance journalière in-game d'ailleurs
- la lenteur de l'ensemble... Tout est lent dans ce jeu, absolument tout, à un niveau parfois absurde pour par exemple fouiller des meubles
- la rigidité du héros : Arthur se manoeuvre comme un tracto-pelle, il est parfois compliqué à cause de ça de se mettre à couvert là où on veut ou d'être réactif dans les batailles
- le système économique est flingué : vous ne gagnez quasiment rien, et tout coûte un bras. J'ai cheaté pour avoir plein de thunes et vraiment apprécier le jeu, c'est dire...
- Comme
GTA V, le jeu est abandonné totalement au profit du Online
- Le rythme de l'histoire est décousue : le prologue est beaucoup trop long (et ça verrouille inutilement les possibilités de gameplay), le jeu ne prend réellement son souffle qu'au chapitre 3, et le chapitre à Guarma est un massacre scandaleux.
- Ca manque quand même une VF intégrale, les sous-titres en plein combat, c'est pas très pratique, et beaucoup des discussions avec PNJ ne sont pas traduites
- la linéarité affolante des missions : le jeu vous confinera dans un couloir, impossible d'exploiter le vaste monde ouvert, c'est une vraie hérésie
- les dataminers trouvent une telle quantité de contenus supprimés qu'on a finalement l'impression d'avoir eu une moitié de jeu ! L'ajout de dernière minute de New Austin se ressent bien tellement il n'y a rien à y faire, et plus on en sait sur Guarma, plus on réalise le gâchis de ce qui devait être l'équivalent du Mexique dans le premier jeu en terme de gameplay
Mais ceci étant dit.... Quelle claque au final, ce jeu. Déjà, il est beau à en mourir (même à l'heure actuelle, désolée mais ça reste le plus beau jeu au monde et de loin), avec une attention au détail absolument incroyable et un moteur physique Euphoria au top, à voir pour le croire. Alliée à son excellentissime bande-sonore (musique/bruitages/effets sonores/VO impeccable), c'est un véritable voyage qu'on a, où on peut passer des journées à s'extasier sur ce monde plus vivant que le vrai. C'est vraiment un tour de force, surtout sur une map si grande, si riche, si variée. Cette contemplation est en fait renforcée par la lenteur du jeu, voulue et assumée : on est là pour se laisser prendre dans l'ambiance, admirer et croire en ce monde si parfaitement reconstitué et animé. Et ça marche. On sentirait presque l'odeur de la poussière sous les sabots de notre cheval.
L'écriture est finalement très bien pensée et riche de détails, les cut-scenes sont parfaites à tout point de vue, et Arthur est aussi attachant et charismatique que l'était John dans le premier
RDR. Les scènes finales des deux jeux m'auront tiré une larme. On ne lâche pas la manette durant les 2 derniers chapitres, même l'épilogue offre son lot de sourires doux amers quand il est mis en perspective avec
RDR 1.
Le gameplay reste efficace, en dépit de la lourdeur de l'ensemble et de certains éléments moins bien maîtrisés que d'autres (certains ont été corrigés par des mises à jour, comme l'ajout du déplacement rapide à volonté). J'ai notamment adoré le lien avec le cheval, et tout ce qui tourne autour (un tour de force là encore, des chevaux si vivants, qui ont même leur propre IA), la chasse (extrêmement réaliste, attention les âmes sensibles), la pêche est également bien foutue, plus recherchée que dans les autres jeux (sauf
FF XV qui explose tout à ce niveau). Et évidemment, les énormes trous des barrières du jeu qui permettent de sortir de la map et explorer les zones jamais finies et/ou annulées, c'est un fun sans fin, un jeu dans le jeu captivant qui permet de retrouver dest races des cartes successives, des remaniements, même de trouver les éléments du prologue original perdu du jeu !
En fait,
RDR 2 est une ode à la vie, à la beauté du quotidien, et d'un monde disparu, qui invite à s'arrêter un instant pour contempler quelque chose d'anodin, et qui est un très bel écho à l'histoire de cette bande de hors-la-loi dont on vit les derniers instants avant l'implosion. Il décevra les fans d'action plus rythmée (on n'est pas dans
GTA) mais pour ceux sensibles à son parti pris ou qui ont aimé
Red Dead Redemption, c'est réellement un voyage qui ne laisse pas indemne. Je retourne régulièrement dessus simplement pour me promener et en admirer les détails réalisés avec un soin maladif, l'animation d'une qualité affolante, et découvrir toujours des nouvelles choses, de nouveaux Easter Eggs que je n'avais pas vu avant. Je suis toujours une touriste dans les jeux, et celui-ci est juste parfait pour ça, je m'amuse dessus limite plus depuis que je l'ai fini (avec l'honneur au maximum bien sûr).
Si vous êtes curieux, un mec a posté une vidéo regroupant les 100 Easter Eggs trouvés jusqu'à présent dans le jeu. Elle fait 2 h 15. C'est représentatif de l'échelle de ce jeu.