
Petit rappel des faits :
Le jeu a d'abord été lancé comme un Kickstater en 2015 mais a échoué à se financer. Cependant, il a été repéré à cette occasion par un micro-éditeur, retravaillé en profondeur, et lancé ensuite avec succès sous format épisodique de fin 2019 jusqu'à fin mai 2020 avec la sortie du dernier chapitre, et d'une version digitale "complète". A l'été 2021 est sorti la première version physique complète du jeu, et Limited Run Games a préparé une version plus simple (mais épuisée) qui doit sortir cette année.
Alors, c'est quoi Song Of Horror ?
Vous incarnez en premier lieu Daniel Noyer, homme à tout faire de Wake Publishing, une maison d'édition. Un soir, son responsable, Etienne Bertrand, lui demande de se rendre chez l'écrivain vedette de la boîte, Sebastian Husher, qui est en retard sur le rendu de son manuscrit et ne donne plus aucun signe de vie. Quand Daniel arrive à la vaste demeure de Sebastian Husher, il la trouve étrangement vide de toute vie, mais une étrange boîte à musique y joue en permanence seule, derrière une porte qui semble différente des autres de la maison. Alors qu'il entre dans le couloir qui se cache derrière, il se retrouve prisonnier.
3 jours plus tard, sans nouvelles de Daniel, Etienne et d'autres personnes aux motivations diverses décident d'aller eux aussi dans le Manoir Husher, à sa recherche, sans se douter que la boîte à musique y a relâché la créature qu'elle contient...
Ceci n'est que le tout début du jeu. Tout au long des 5 chapitres du jeu, la principale mission sera en réalité d'enquêter sur la disparition de Sebastian Husher, et surtout, sur le devenir et l'origine de la mystérieuse boîte à musique et sa mélodie maudite, et surtout, de la Présence qui la hante.
Le titre propose deux particularités :
- Il n'y a aucun combat dedans, et basiquement, le seul ennemi du jeu, la Présence, est invulnérable et toute puissante. L'IA du jeu analyse la façon de jouer du joueur, et déclenche de manière aléatoire différents effets horrifiques, plus ou moins subtils, mais toujours très efficaces pour faire sursauter. Elle est également capable d'attaquer directement au moyen de 5 attaques différentes (qui s'ajoutent au fur et à mesure de la progression) et il faut alors réussir un QTE spécifique pour survivre. Contrairement à un Alien Isolation ou un Outlast, point de cachette contre la Présence. Ce n'est pas un jeu de cache cache ou de poursuite : la Présence est partout, tout le temps, dresse des pièges à la c** pour vous tuer, vous attend derrière les portes... Vous serez toujours en situation de vulnérabilité face à elle. Le jeu vous apprendra la patience et la prudence !
- Le jeu est un jeu choral : le héros principal est Daniel Noyer (sa mort signifie le game over immédiat), mais pour l'épauler, et en fonction des chapitres (et des survivants), il est épaulé par 12 personnages, chacun avec ses caractéristiques spécifiques, son savoir (en particulier par rapport au lieu visité), ses forces et faiblesses. Les persos liés aux lieux visités ou avec certaines connaissances techniques pourront mieux vous avertir d'un piège ou de la résolution d'une énigme par exemple. Ceux très discrets seront moins sujets aux attaques de la Présence mais ceux avec de la force réussiront plus facilement certains des QTE. Cela amène à bien considérer son choix de poulain car chaque mort dans le jeu est définitive ! Et les occasions de mourir sont nombreuses. Les objets d'un personnage mort seront retrouvés par les remplaçants et ce décès ne vous bloquera pas, mais cela vous crée des soucis supplémentaires, puisqu'il faudra rejoindre l'endroit du trépas pour récupérer le précieux inventaire, et surtout... vous pourrez croiser le fantôme de votre ancien personnage et il ne sera pas forcément amical...
Donc, ça donne quoi ce jeu ?
Ben tout ça donne un jeu franchement flippant, aux effets horrifiques inventifs et variés, qui se joue totalement à l'ancienne : caméra fixe, perso au maniement parfois lourd et peu réactif, aucune arme, beaucoup d'allers-retours et de fouille dans les niveaux, énigmes logiques mais qui font parfois sacrément creuser la tête et qu'on réussira plus facilement en les écrivant sur un papier.
Le moteur graphique est vraiment excellent pour un jeu si modeste (seules les animations faciales sont de moindre qualité), l'ambiance sonore ne souffre d'aucun reproche, et le jeu est vraiment stimulant avec ses environnements pour la plupart peu vus en jeux vidéo de cette catégorie. Reste quand même que le jeu prend un plaisir sadique à vous tuer, avec parfois des pièges débiles, et se montre donc parfois frustrant, parfois injuste, et dans l'ensemble, assez difficile.
Mais il rappellera les plus grandes heures de Silent Hill ou Resident Evil aux amateurs. Je le recommande en tout cas très chaudement, ça fait vraiment plaisir d'avoir à nouveau peur derrière une manette !
Attention cependant, point très important : la version complète du jeu et la version physique d'août (la Deluxe Edition) comportent toutes deux un bug bloquant qui corrompt les sauvegardes du jeu arrivé au chapitre 4. Il est indispensable de télécharger le patch mis en ligne par les développeurs, et de jouer avec le jeu minimum en 1.1 (il est dorénavant en1.3 pour rééquilibrer certains trucs), sinon, vous aurez 95 % de chance d'être bloqué ! C'est totalement stupide d'avoir pressé le jeu physique en 1.00 alors que le bug était connu depuis 1 an, mais voilà... Mieux vaut être averti.
En guise de mise en bouche, voici deux trailers :
* Trailer de la version Complète
* Trailer US plus complet, expliquant davantage les mécaniques du jeu (malheureusement en anglais non sous-titré)
* Les développeurs ont également noté sur Steam les Easter Eggs et inspirations dans les différents chapitres :
* Easter Eggs et références
J'ai fait un test lisible sur le topic dédié, et je vous mets ici quelques screenshots de mes parties.
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J'ai déplacé les sujets du topic "à quoi jouez-vous en ce moment" pour que ça soit plus raccord avec ce joli topic tout neuf
Moi je suis toujours sur mon Song Of Horror qu'il faudrait que je reprenne (j'ai envie de TR2 en ce moment, allez savoir). Désormais au début du chapitre 4 (sur 5), le jeu est devenu nettement plus ardu, certains défauts se font plus pénibles mais les qualités sont toujours là.
Chaque chapitre amène une mécanique supplémentaire d'attaque de la Présence à résoudre via QTE, qui vient s'ajouter aux autres possibles vues dans les chapitres d'avant, et chaque niveau a ses propres types d'effets horrifiques optionnels, parmi un pool que choisit l'IA pour faire peur (et ne jamais avoir 2 parties identiques).
Si j'aime bien l'idée des attaques à résoudre en QTE, je trouve quand même que certaines explications sont très confuses, que certaines sont vraiment difficiles à éviter, ou parfois qu'elles sont incohérentes : avec le même perso, parfois je meurs, parfois pas, en ne faisant rien de différent. Comme si le jeu mettait parfois le mini-jeu QTE en mode "on le fait crever là". Difficile à dire si c'est un bug ou une volonté délibérée... Mais ça peut être très frustrant, car avec une sensation d'injustice.
C'est également dommage que les objets bonus à trouver, bien planqués, octroient de jolies aides MAIS que rien en jeu n'explique leur fonctionnement !
Hormis ça, ça reste toujours un véritable plaisir pour les amateurs de frisson.
Les lieux visités sont originaux pour une fois (une fac, une maison de banlieue, un magasin d'antiquaire et ses appartements...), l'ambiance sonore est parfaite, les effets d'horreur font vraiment mouche. Les énigmes restent intéressantes, très logiques, souvent originales (j'ai adoré celle avec les diapositives), avec la carte qui marque leur emplacement pour facilement se souvenir de ce qu'il reste à faire. Je commence aussi à mieux voir les différences entre les persos. Ils ont véritablement des commentaires très différents les uns des autres quand on examine le décor, et selon leurs stats, réussir les mini-jeux est plus ou moins facile, les attaques de la Présence (et ses effets d'horreurs) plus ou moins nombreux etc. Le jeu invite vraiment à fouiller, examiner, rester sur ses gardes, avec une tension constante vraiment très Silent Hillesque. Et si on trouve des textes et objets pour les énigmes ou l'ambiance, on n'est pas non plus surchargé et le personnage sait jeter automatiquement les objets inutiles, cela permet de garder une grande clarté dans l'inventaire.
L'histoire souffre un peu du fait que le jeu était en épisodique, il manque un peu de fluidité (malgré de jolies cut-scenes dessinées animées et deux interchapitres jouables ajoutées), les transitions entre les lieux sont parfois un peu trop brutes, et le héros principal, Daniel, manque de charisme, mais elle reste quand même très chouette et intrigante, l'enquête progresse avec une certaine crédibilité (même si certains points restent... euh au mieux dans un silence poli).
Je sais que celui-là, quand je le finis, il a droit direct à son test sur le forum avec topic dédié en prime, car autant de soin, d'efforts et de qualité, ça mérite d'être mis en avant


