Lyn => Bonne idée la balise
Un monde de tolérance, d'acceptation, d'égalité parfaite. En sachant qu'actuellement, y'a encore un max de boulot à faire, et un paquet d'abrutis encore sur le chemin. Juste pour finir ce très intéressant échange :
SPOILER :
C'est vrai que les mots ont un sens important, et je comprends aussi que les gens aient aussi besoin de s'appuyer dessus comme une forme d'existence, comme une façon de dire "arrêtez de m'ignorer, et arrêter d'ignorer les problèmes que certains me font tomber sur la tête". Et que c'est peut-être poussif de penser que toutes ces divisions ne concernent pas toujours des gens en mal de visibilité ou de particularisme.Lyn a écrit :Je suis un peu en désaccord, d'autant que je viens de créer une fiche lexicale sur les LGBT+
En fait, pour toi il n'y a pas de problème parce que tu es ouverte d'esprit. Mais dans une société où c'est couches de normes sur couches de normes, c'est important d'avoir des mots pour exprimer et accepter sa différence - et non pas pour se sentir différent, bien qu'il puisse y avoir des névroses enfermantes, l'un n'empêchant pas l'autre.
Depuis tous petits - et ça inclut de très nombreux psy - on nous rabâche que la norme c'est l'hétérosexualité... ou alors la norme c'est soit on est hétéro ou homo... ou alors la norme c'est l'amatonormativité (si t'es gay, alors t'es fait pour être en couple avec le même sexe et tu dois avoir un copain). Ce ne sont que des termes
Mais je crains vraiment que de nos jours, ça serve d'arguments à des actions qui desservent les gens qui veulent juste leur légitimité à vivre, en étant notamment capté par les extrémistes (ou les mal attentionnés). J'avais cité par exemple le cas de Gay Pride ultra segmentées par "respect de toutes les diversités" selon leurs organisateurs, et qui finalement renvoyaient l'idée que non, on ne doit pas se mélanger et chacun doit rester dans son coin parce qu'il est différent. J'ai vu aussi le cas récemment d'un centre d'aide aux femmes victimes de viol au Canada qui a failli fermer suite à une campagne de haine menée par des gays et surtout des transgenres, outrés qu'il refuse les hommes transgenres non encore à la fin de leur transition physique, parce que leur politique visait à protéger les femmes traumatisées et interdisait les hommes tout court dans leurs locaux (les voix, carrures masculines pouvant activer des syndromes PTSD). Et ces gens menant la campagne étaient en joie de faire fermer cet endroit "transphobe". Et en larmes quand le centre a gagné ses procès... Et d'autres témoignages font état de lesbiennes harcelées par des "hommes disant se sentir femmes" (mais ne changeant par leur corps), qui ne supportent pas qu'elles se refusent à eux...
Pour moi, concrètement, la base biologique fait foi : donc, il y a les mâles, les femelles, et sexuellement, les hétéros/homos/bi/asexuels. Parce qu'on retrouve tout ça dans toutes les espèces vivantes, au niveau biologique (hormis les champignons qui n'ont pas vraiment de sexe, me semble-t-il). La base de la base donc, à mon sens en tout cas, et c'est pour ça que je trouve toutes les subdivisions de plus en plus précises inutiles et abusives.
J'ai vraiment l'impression qu'à trop diviser les "minorités"... Ca finisse par noyer le poisson et diminuer la force des luttes sociales. L'Enfer est pavé de bonnes intentions.
Pour faire un petit parallèle, je pense aux suffragettes qui ont obtenu le droit de vote pour les femmes. Elles ont réussi ça en se battant au nom de toutes les femmes comme groupe uni. Pas en étant un groupe qui représentait des femmes bourgeoises, d'autres celles des couturières, d'autres celles des femmes au foyer etc. Tu vois ce que je veux dire ?
Même si je suis ouverte d'esprit, oublie pas qu'en tant que femme, je m'en prends inconsciemment plein la gueule, tous les jours : par les représentations dans les médias, par les vidéos misogynes sur lesquels je peux tomber par hasard sur Youtube ou les commentaires dans les affaires de violence conjugales dans la presse où c'est la faute de la femme toujours, par les politiques qui considèrent régulièrement que mon corps ne m'appartient pas. Ou par le fait que l'air de rien, dans la rue... Je peux pas m'empêcher de vérifier après avoir croisé un groupe de mecs qu'ils ne me suivent pas, parce que pour certains, une femme est une catin ou à la maison. Et tiens, rien qu'à l'instant, à la télé, je viens de voir une pub pour Orange où Papa et les enfants sont en exploration spatiale grâce au Wifi, et Maman elle, est à la maison à faire à manger et les appelle....
Quand on est femme, je te garantis que les stéréotypes, les comportements à adopter parce que tu es une fille, tu les bouffes dès l'enfance. Toutes les situations sont évidemment différentes, je sais que certains groupes souffrent beaucoup plus que d'autres, et je ne peux honnêtement pas comprendre pourquoi on vient faire ch** les gens sur leur orientation sexuelle qui ne fait de mal à personne et se passe entre adultes consentants.
Ca me rappelle Steven Universe, très intéressante et ouverte d'esprit (et qui le fait très fluidement et naturellement en plus !), pour les jeunes et les moins jeunes. C'est le genre de show qui fait très plaisir à voir et est très encourageant ! Mais voilà quoi, il faut quand même un certain talent, pas tout le monde l'a ça.[Par contre la sitcom Raven's Home de Disney Channel, c'est de + en + une tuerie je trouve, ça évoque tous pleins de sujets sans chichi et c'est génial : gay, trans, HPI, racisme... tout y est, et c'est jamais le cœur du propos pour autant, ça passe juste comme une lettre à la poste et ça fait trop du bienPourquoi ? Parce que la talentueuse productrice et actrice historique Raven-Symoné (noire et gay) sait très bien de quoi elle parle, sans perdre de vue que c'est une sitcom ! Du coup, Disney est frileux avec ses grosses productions mais, au fond, il sait se montrer beaucoup + progressiste qu'on peut le croire]
Tout ça pour conclure que oui, se servir d'un perso populaire pour faire oeuvre de représentativité, pourquoi pas, mais si c'est fait avec délicatesse, et une vraie réflexion derrière. Pas juste parce que ça fait vendre sur le dossier de presse.











Signé Lara